Pour les pharmaciens, l’année 2017 avait été marquée par l’annonce de la réforme de l’arrêté royal du 25 septembre 1974 qui définit l’ouverture, le transfert et la fusion d’officines ouvertes au public. Malgré l’absence d’une date butoir, nous observons dans notre nouvelle analyse une augmentation importante du nombre de demandes de transfert afin de bénéficier des conditions actuelles. 18 mois après avoir réalisé une analyse complète des emplacements des officines en Belgique, SIRIUS Insight vous propose de découvrir les principaux changements.
Tout d’abord nous constatons que le nombre d’officines ouvertes au public a diminué de 1,5%, passant de 4.943 à 4.870. Le nombre d’officines temporairement fermées est quant à lui en hausse de 29% (220 pharmacies contre 170 en 2017). Malgré cela, le nombre total d’officines en Belgique est en légère diminution (5.090 en 2019 contre 5.113 en 2017).
La densité de pharmacies est également en légère diminution, passant de 4,39 à 4,27 pharmacies pour 10.000 habitants. Cela est dû à une légère diminution du nombre de pharmacies et une légère augmentation de la population belge.
Suite à l’annonce de la réforme de l’arrêté royal du 25 septembre 1974, nous avons constaté une augmentation des demandes de transfert d’officines et ce afin d’obtenir l’autorisation de transfert selon les modalités actuelles. Le nombre de demandes de transfert ne cesse de croître depuis une dizaine d’années, passant de 41 demandes introduites en 2009 à 117 en 2018, avec un pic à 129 demandes introduites en 2017.
Les données disponibles pour les deux premiers mois de 2019 ne semblent pas indiquer une inversion de tendance (21 demandes introduites, le plus grand nombre pour cette période au cours des dix dernières années).
Sur les 5.113 pharmacies répertoriées en septembre 2017, 4.927 (96,4%) n’ont pas changé de localisation ; 145 (2,8%) ont été transférées tout en restant dans la même commune, 11 (0,2%) ont été transférées dans une autre commune. Par ailleurs, 30 officines (0,6%) ont disparu, soit par fermeture, soit par fusion.
La distance moyenne (par la route) de transfert d’une pharmacie au sein d’une même commune est d’environ 750 mètres. Par contre, la distance moyenne de transfert dans une autre commune est de 10,3 km.
En 2017, la Belgique comptait 21 groupes de plus de 4 officines, regroupant 19% des pharmacies répertoriées sur le territoire. En 2019, nous comptabilisons à présent 23 groupes de pharmacies (selon le même critère), regroupant 20% des pharmacies répertoriées.
Notons que 20 groupes de pharmacies identifiés en 2017 sont toujours présents en 2019. Trois nouveaux groupes sont apparus. Par ailleurs, un groupe répertorié en 2017 n’est plus comptabilisé comme tel en 2019, ne disposant plus que de 4 officines.
Parmi les 20 groupes répertoriés en 2017 et en 2019, 11 d’entre eux ont augmenté leur nombre d’officines, l’augmentation allant de 1 à 8 officines selon le groupe. Par ailleurs, 4 groupes restent identiques et 5 groupes ont diminué leur nombre d’officines.
En 2017, l’analyse avait démontré que, pour une densité moyenne de 4,39 pharmacies pour 10.000 habitants, il existait une forte hétérogénéité entre les différentes communes. En effet, cette densité pouvait varier de 0 à 9,22 pharmacies pour 10.000 habitants.
En 2019, la situation a légèrement évolué. La densité moyenne est à présent de 4,27 pharmacies pour 10.000 habitants, cette diminution étant imputable à la fois à la diminution du nombre d’officines et à l’augmentation globale de la population belge. Lorsque nous examinons ces chiffres au niveau communal, nous constatons que 560 des 581 communes répertoriées possèdent le même nombre d’officines que dix-huit mois auparavant.
Les communes d’Anvers et de Gand enregistrent la plus grande diminution avec 8 officines en moins dans chaque commune. A l’opposé, 17 communes enregistrent une hausse de pharmacies, qui est, pour toutes, d’une seule unité. Les 20 dernières communes enregistrent une diminution du nombre d’officines, la plupart étant relativement faible (1 seule pharmacie en moins pour 17 de ces 20 communes).
En termes de densité de pharmacies par 10.000 habitants, on comprend aisément que leur évolution entre 2017 et 2019 est relativement faible. Ainsi, la commune de Fexhe-Le-Haut-Clocher conserve la plus haute densité (supérieure à 9) tandis que les 4 communes sans pharmacies sont Bertogne, Daverdisse, Herstappe et Mesen.
Le paysage des pharmacies est en évolution et cela se traduit sur le terrain. D’une part, notre pays comptabilise moins de pharmacies qu’il y a 18 mois et d’autre part, une légère augmentation du nombre de groupements de pharmacies, ainsi que de leur taille, est remarquée. En conséquence, le pourcentage de pharmacies inclues dans un groupe est en légère augmentation.
La répartition des pharmacies sur le territoire belge semble devenir légèrement plus homogène. Nous observons de nombreuses demandes de transferts, ce qui a pour effet de redessiner le paysage des officines en Belgique avec une meilleure proximité globale pour les citoyens.
Il convient cependant de relativiser ces chiffres, les indicateurs évaluant globalement dans la bonne direction sans toutefois marquer une franche différence par rapport à la situation d’il y a 18 mois.
Source localisation pharmacies : Agence fédérale des médicaments et des produits de santé